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Commémoration 28 août 1884-28 août 2014 : Il y a 130 ans que Lock Priso disait non aux allemands

Publié le par Cyril Marcel

Commémoration 28 août 1884-28 août 2014 : Il y a 130 ans que Lock Priso disait non aux allemands

Le Prince Kum’a Ndumbe III, en sa qualité d’hériter du trône de Kum’a Mbape Bell (Lock Priso), a tenu à célébrer avec tout son peuple (Bele Bele) la vison et le courage de son grand père face à la colonisation, et surtout à revendiquer la restitution d’un objet symbolique pour la tribu : le Tangué de l’ancêtre.

La cérémonie commémorative a eu lieu ce jeudi 28 août 2014, à Hickory Town, nom de ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui Bonaberi. L’ensemble du peuple Bele Bele, par la voix de son Prince, le professeur émérite Kum’a Ndumbe III a exprimé sa reconnaissance en la mémoire « du Janea Lasam la Bele Bele », Kum’a Mbape Bele (Lock Priso Bell), pour sa « vision extraordinaire, le refus de corruption, l’esprit de résistance et le courage » face à l’administration coloniale allemande. C’est ce qui ressort de la « Déclaration Solennelle sur le Tangué de Kum’a Mbape Bell (Lock Priso)…» Dans cet exposé, il est rappelé le contexte de la colonisation ainsi que l’esprit héroïque et de sagesse de l’ancêtre. Ce dernier, « il y a 130 ans… a écrit au Consul allemand Max Buchner qu’il refusait l’argent qui lui était offert pour signer le Traité du 12 juillet 1884 permettant le transfert de souveraineté à l’Allemagne, qu’il demandait que le Consul descende le drapeau allemand hissé sans autorisation sur le territoire de Hickory Town, Bonabéri .» Plus qu’une simple cérémonie festive, cette commémoration s’inscrit également dans un fond de revendications à la fois pour le peuple Bele Bele en particulier et pour les peuples camerounais et africain en général. En effet, le chef des « Bele Bele », en sa qualité d’héritier « légitime » du trône de Lock Priso, réclame aux autorités d’Allemagne la restitution du « Tangué de Kum’a Mbape…volé…le 22 décembre 1884 à Bonaberi… par le Consul allemand Max Buchner… et retenu en otage jusqu’à ce jour du 28 août 2014 au Musée Ethnographique de Munich». L’objet querellé ici « est une grande sculpture, la proue princière de la pirogue (Tangué) de Lock Priso ». Pour déclarer irrecevable la demande de Kum’a Ndumbe III, le ministre d’Etat de la Bavière de la science, de la recherche et de l’art, a déclaré dans sa réponse du 24 mars 2010 qu’il s’agit d’« un cadeau/don » ; ce que le prince héritier refuse et réfute en exigeant qu’il soit apporté et publié « la preuve documentée que le Tangué de Kum’a Mbape… aurait été donné comme cadeau, par telle personne, à telle date et dans telles circonstances et conditions ». D’autre part cette commémoration a été une occasion pour le « professeur émérite des universités » de réitérer sa démarche de sage qui prône « le dialogue entre nations », sans occulter toutefois une constance : celle de rester « ferme sur nos droits et continuons à exiger la réparation des injustices causées aux peuples africains par le système colonial et néo-colonial », a-t’il martelé avant de chuter avec force et détermination : « Le Tangué de Kum’a Mbape, le père de mon père, doit être restitué à moi, à ma famille et à mon peuple. » C’est sur cette dernière note que « les gardiens de la tradition » se sont séparés de la presse.

CYRIL MARCEL ESSISSIMA

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